LES ACIDES GRAS POLYINSATURÉS ESSENTIELS (A.G.P.I.) DES SÉRIES OMÉGA-3 (AAL EPA DHA) ET OMÉGA-6 (AL GLA DGLA AA)
Les acides gras polyinsaturés des séries oméga-3 et oméga-6 participent à une multitude de processus physiologiques, autres qu'énergétiques : la constitution et l'intégrité des membranes cellulaires, le bon fonctionnement des systèmes cardiovasculaire, cérébral, hormonal et inflammatoire, etc. La consommation d'aliments sources et l'absorption de leurs acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 permet donc au corps de satisfaire ses besoins quotidiens dans le respect de la balance oméga-3/oméga-6.
Un excès d'oméga-6 dans nos habitudes alimentaires empêche donc l'organisme d'exploiter de manière adéquate ses sources d'oméga-3. Ce déséquilibre induit, entre autres, un état physiologique propice aux maladies cardiovasculaires ainsi qu'aux troubles allergiques et inflammatoires. Pour couronner le tout, si une maladie nuit au métabolisme des acides gras, le problème s'accentue. Le diabète ainsi que l'excès d'alcool, de tabac ou de stress peuvent entraîner une difficulté ou une incapacité à transformer l'AAL en EPA.
Rôles Physiologiques des Acides Gras Essentiels : Sous forme estérifiée dans les phospholipides, les acides gras essentiels sont les constituants universels des membranes cellulaires (l'acide arachidonique représente à lui seul 25 % des acides gras présents dans les membranes. La stéréochimie des acides gras permet de modifier la structure des phospholipides et par voix de conséquence l'activité des protéines membranaires (enzymes, transporteurs, récepteurs).
Sous forme libre, grâce à l'action d'une cyclooxygénase, ils donnent naissance aux prostaglandines; grâce à l'action des lipooxygénases, ils donnent naissance aux leucotriènes entre autres.
Terminologie : Certains nutritionnistes proposent de distinguer les acides gras indispensables à 18 atomes de carbone "C" à qui sont donnés le nom d'acides gras polyinsaturés (A.G.P.I.), et les acides gras essentiels à 20 et 22 atomes de "C" qui sont nommés acides gras hautement insaturés (A.G.H.I.). Parmi les AGPI principaux figurent l'acide linoléique et l'acide alpha-linolénique qui sont à l'origine de 2 familles d'acides gras par biosynthèse appelées oméga-6 et oméga-3 respectivement.
Le qualificatif d'acides gras indispensables est réservé aux précurseurs de la famille en oméga-3 et de la famille en oméga-6. L'homme, l'animal, la flore digestive sont incapables de les synthétiser : ils doivent être fournis impérativement par l'alimentation. Les acides gras à 20 atomes de "C" et plus sont synthétisés biologiquement tout au long de la vie par des enzymes (élongases, désaturases) : ils sont essentiels en tant que matériau de structure. Ce système enzymatique peut présenter des altérations ou être dépassé en fonction de certains régimes, de certaines pathologies, de l'âge du sujet : il devient essentiel que l'alimentation supplée ces défaillances.
Les AGPI se trouvent essentiellement dans le règne végétal alors que les A.G.H.I. n'existent que dans le règne animal (poissons gras, lait maternel,...).
Précurseur de la Famille en oméga-6 : l'acide linoléique (AL) à 18 C précurseur de l'acide arachidonique (AA) à 20 C.
L'acide gamma-linolénique (GLA). Le corps synthétise le GLA à partir de l'AL, mais plusieurs obstacles peuvent nuire à cette conversion: une consommation excessive de cholestérol et de «mauvais gras» (trans, saturés, etc.), l'alcool, le vieillissement et le diabète, par exemple. On peut aussi consommer des produits qui sont des sources directes d’GLA : huile de bourrache (24% d'GLA), d'onagre (8% d'GLA), de cassis (18% d'GLA) et la spiruline.
L'acide dihomo-gamma-linolénique (DGLA). C'est un dérivé de l'AGL. La seule source alimentaire connue est le lait maternel. Le DGLA se transforme en éïcosanoïdes de série 1 qui contribuent à la protection des artères et du cœur, stimulent l'immunité et ont des effets anti-inflammatoires.
L'acide arachidonique (AA). C'est un dérivé du DGLA. Le jaune d'œuf et les gras animaux en sont des sources directes. L'AA, parce qu'il est utilisé dans la synthèse d'éïcosanoïdes de série 2, assure la cicatrisation et la guérison des blessures et contribue aux mécanismes des réactions allergiques. Cependant, un excès de ces éïcosanoïdes peut entraîner des maladies comme l'arthrite, l'eczéma, le psoriasis et plusieurs maladies auto-immunes.
Précurseur de la Famille en oméga-3 : l'acide alpha-linolénique (AAL) à 18 C précurseur de l'acide eicosapentaénoïque (EPA) à 20 C précurseur de l'acide docosahexaénoïque (DHA) à 22 C.
L'acide eicosapentaénoïque (EPA). Le corps humain peut le synthétiser à partir de l'acide alpha-linolénique, bien que le taux de conversion soit très faible. Il est donc important de consommer des aliments riches en EAP, notamment certains poissons gras. Les populations qui consomment de grandes quantités de poisson (les Inuits du Groenland et les Japonais, par exemple) sont nettement moins touchées par les maladies cardiovasculaires. Par ailleurs, l'EPA se transforme en éïcosanoïdes de la famille oméga 3, des substances qui contribuent à la protection des artères et du cœur et qui ont des effets anti-inflammatoires et antiallergiques reconnus.
L'acide docosahexaénoïque (DHA). Le DHA est également présent dans les produits marins, plus particulièrement dans certains poissons gras. Il joue un rôle fondamental dans le développement du cerveau et de la rétine ainsi que dans la formation et la motilité des spermatozoïdes.